Sohamino

vendredi 11 avril 2014

Fin de vie

À la tombée de la nuit,
assis au bord de son lit,
sans faire de bruit,
je veille sur lui.

Il a les traits très tirés
mais le regard apaisé
dévoile toute sa beauté
de sa jeunesse passée.

Je lui tiens la main
depuis ce matin.
Ça lui fait du bien
m'a dit le médecin.

On a appelé les urgences
C'était un geste de prudence.
Il nous a fait des remontrances
quand il a appris l'annonce.

Ce n'était pas sa première alerte
mais il n'en faisait qu'à sa tête.
Il n'était pourtant pas bête
Jusqu'à ce jour, où ça pète.

Hurlement de la sirène
Tout le monde était en peine
L'ambiance était malsaine.
Il y avait comme de la gêne.

Aujourd'hui , ici, là
à côté, au plus bas.
Il s'accroche mais s'en va.
Je ne le sens plus en moi.

Ses lourdes paupières se sont baissées
Ses lèvres ont cessé de bouger.
Sa main s'est doucement détachée
Un livre vient de se refermer.

parenthèse

Je suis dans le canapé,
complètement allongé.
J'ai les yeux rivés au plafond,
cherchant le sommeil profond.
J'ai essayé avec la télé
mais j'ai vite abandonné.
A vrai dire, je veux rien faire,
même pas me taire
et pourtant, il me faut me bouger,
prendre un café,
évacuer mes émotions
et trouver des solutions.
Le matin ne va pas tarder
et il me faut tout ranger,
réveiller mon corps
perdu dans ce décors,
aller me doucher
avant de m'habiller
et faire du bruit
pour évacuer la nuit.
Le soleil s'est levé,
je dois vous abandonner.
J'ai rompu les silences
pour annoncer ma présence.
Ils vont tous débarquer
et il reste tout à préparer.
Je commence à avoir faim,
c'est donc l'heure de la fin
et celui du petit déjeuner
qui m'invite à m'arrêter
de poursuivre ce poème
dédié à celle que j'aime.