Sohamino

samedi 31 décembre 2011

Désillusion

Désillusions

Je m'étais mis à rêver
que la vie était possible,
sans renfort de publicité,
tout en étant crédible.

Je m'étais mis à imaginer
que grâce à l'amour,
la haine serait périmée
et bannie pour toujours.

Je m'étais mis à penser,
que sans trop d'effort,
tous les déracinés
auraient un meilleur sort.

Mais j'avais eu tort
d'avoir trop rêvé
parce que  dehors,
la réalité

imposait un autre parcours
de pièges parsemés,
d'êtres sourds
aux yeux fermés,

dans un univers terrible,
peuplé d'affamés 
au regard horrible
et sans dignité.

mercredi 28 décembre 2011

Mon beau jardin

Aujourd'hui je me suis levé,
mon jardin était encore desséché,
je n'ai jamais voulu m'y habituer
et j'ai toujours espéré,
sentir les herbes folles s'agiter
mais la pluie n'est toujours pas tombée,
mon jardin secret est délaissé.
J'ai bien insisté auprès de mon jardinier
mais il m'a lui aussi abandonné
et j'ai fini par déprimer.
Toutes mes nuits sont hantées
par ce passé que je n'arrive pas à oublier,
quand se pressaient tous les jardiniers
aux portes de mon jardin pour l'arroser.
Aujourd'hui, plus personne pour m'aider
et pas assez fort pour m'en occuper.
Demain , je passe à l'action, c'est décidé.
Je veux à nouveau de mon jardin profiter,
ce passé vite l'enterrer
pour à nouveau respirer la liberté,
dans mon jardin retrouvé
où je déroulerai le tapis à mon unique invité
qui saura le parfumer,
l'arroser tout l'été
et en hiver ne pas l'oublier.
Je saurai l'honorer
et le remercier
de m'avoir aidé
à exister.


j'ai franchi la ligne

Pourquoi avoir tracé une ligne blanche
sur un sol déjà tout immaculé
pourquoi vouloir  cette revanche
alors que tu m'avais pardonné.
 
J'avais cru à une blague
au pire un film de série b
mais tout devint vague
et fini par m'écoeurer.
 
Le temps a pris le dessus
sur nos êtres déjà séparés
je ne l'aurais pas cru
mais j'ai fini par m'y adapter.

J'ai pensé être assez fort
et ne pas te détester
mais en moi tout était mort
et je n'ai pas pu résister.

j'ai du faire mon deuil
devant l'espoir brisé
la larme à l'oeil
j'ai préféré oublier
 
Les merveilleux projets
dont on avait  rêvé
et qui nous assuraient la paix
tu les as enterrés.

Tu as préféré démolir
cette existence équilibrée
quitte à en mourir.
J'ai alors préféré abdiquer

en m'inscrivant sur une autre trajectoire
pour ne pas sombrer
et finir seul dans un mouroir
moi qui rêve de liberté partagée.
 

Au peuple Syrien

 
La Syrie est en état de guerre
Le dictateur sanguinaire
qui se prend pour le père
a fait du pays un cimetière
n'offrant qu'un avenir de misère
sur cette si belle Terre
à tous notre mère

Japon et après


Japon et après
La nature ne t'a jamais gâtée
et pourtant tu l'as toujours dominée
les catastrophes, tu les as encaissées
et toujours bien digérées
tu as cherché à les éviter
même si tu as fini par les accepter
les solutions pour y remédier
tes intelligences, les ont inventées
quand la terre se mettait à gronder
ton peuple était toujourss préparé
quand ailleurs d'autres étaient angoissés
et par la peur, terrassés,
ton peuple se sentait rassuré
et même en sécurité
tu en as connu de la tristesse
et des grands moments de détresse

mardi 27 décembre 2011

Rencontre

Nos regards se sont croisés
débarrassés des préjugés
nos maux se sont placés
comme s'ils étaient magnétisés
nous avons essayé de causer
sans nous dépouiller
de notre liberté
si chèrement gagnée
nos doigts ont caressé
les touches du clavier
dans l'espoir de soigner
nos coeurs déchirés
derrière un écran de fumée,
détachés de la réalité
mais prisonniers de notre fidélité
à un amour dépassé.

Ces quelques mots déposés
pour tenter de jalonner
une relation faite de vérité
et de beaucoup de témérité
dans un espace médiatisé

dimanche 25 décembre 2011

Un soir dans ma cité

Un soir de grands vents,
la nuit était déjà tombée.
Je revenais d'Orléans
et je n'étais pas pressé.
J'avais envie d'un restaurant,
plutôt que rejoindre mon quartier.
Les tables étaient trop en rang,
je m'étais cru à l'armée.
Il y avait peu de clients,
normal, c'était l'été.
Les habitués étaient absents
et même si la ville était visitée,
les touristes passaient devant
mais refusaient de s'y arrêter
malgré les prix alléchants.
Les usines étaient fermées
et depuis bien longtemps.
Le semblant d'activité
était du aux enseignants
nombreux de l'université
ouverte grâce au président
qui aimait la cité
où créchaient ses parents
et c'est avec le député
qu'on eu de jolis bâtiments
pas trop élevés
pour nos vieux résidents
fatigués d'avoir trop travaillé
et qui n'aiment pas les quartiers bruyants
où ils vivaient  dans le passé.
et qu'occupent leurs enfants
à défaut de travailler.






.

Silence

Silence présent
silence absent
silence pesant
silence tentant
silence frappant
silence touchant
silence troublant


dominant de sa présence
répondant à nos angoisses
profitant de notre méfiance

rythmant la cadence
sollicitant une danse
souffrant des médisances

arrogant de toutes ses forces
 
il s'impose au milieu des bruits
et se fait discret la nuit
On le trouve au fond du puits
ou dans une forêt de buis

souvent dans une tombe enfouie
protégé de la pluie
par un énorme fouillis

mercredi 21 décembre 2011

La poésie selon un apprenti poète

La poésie, selon un apprenti-poète 'texte de Mostafa Houmir'

...La poésie défie le temps et sa corrosion, ses sillons et son usure, ses rides et ses courbatures, ses séquelles et ses fissures, ses trahisons et ses illusions, ses gifles et ses déboires et épouse l'éternité dans l'espace et dans le temps...
...La poésie dépasse l'entendement et la logique des hommes, se moque des mathématiques et de la physique, se fout de la raison cartésienne, nargue toute certitude scientifique et fait fi du savoir et des connaissances terrestres.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie déploie les ailes de l'imaginaire, lève l'ancre invisible, largue les amarres magiques de la conquête cosmique et prend son envol vers la quête de la volupté céleste et de la sérénité divine, ne se souciant ni des anges ni des démons...
...La poésie ordonne aux rois de s'agenouiller devant sa majesté, oblige les reines à faire la révérence devant sa beauté, somme les empereurs et les seigneurs de plier l'échine devant sa magnificence.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie se veut humble envers les humiliés, sèche les pleurs de l'enfant abandonné, soigne les blessures du misérable opprimé, réchauffe le cœur de la femme meurtrie et enlace tous les damnés, tous les maudits, tous les malheureux, tous les désespérés, tous les parias de la vie...
...La poésie guide l'aveugle, murmure à l'oreille du sourd, fait chanter le muet, danse avec l'unijambiste et fait applaudir le manchot...
...La poésie démasque les ogres, dénonce les monstres, défie les tyrans et brave les despotes.Elle ouvre les geôles, brise les frontières, abolit les préjugés,bannit l'intolérance et condamne la haine à mort.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie chante l'amour, rapproche les hommes, réconcilie les cœurs,chérit la paix, crée les hommes fraternels et fait la guerre à la guerre...
...La poésie fait éclore les fleurs, fait souffler la brise, libère les courants d'air, déclenche toutes les splendeurs, verdit la terre, fait chanter les amoureux et éteint l'enfer...
...La poésie ne prémédite pas, ne calcule pas, ne ne réfléchit pas, n'hésite pas, ne compte pas; la poésie agit.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie fertilise la stérilité, arrose la fertilité, rajeunit la ménopause, ensemence la féerie et féconde la vie.Elle allume les feux-follets, chasse les démons de la nuit, réveille les envies, libère les rêves, illumine la cité, étouffe la mélancolie et réanime les endormis.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie est dans les près, dans les champs de crocus, dans les blés, dans le murmure du ruisseau, dans la prière des rameaux, dans la lueur qui pleut, dans la sagesse des arbres, dans le rire d'une fille rebelle qui court, pieds nus, dans la prairie, les tresses dans le vent...
...La poésie n'a pas de pays, n'a pas de langue, n'a pas de religion, n'a pas de syntaxe, n'a pas de règles, n'a pas de loi;la poésie est libre! Ni dieu ni maître, elle est plus libre que la liberté, plus belle que la beauté, plus folle que la folie, plus vivante que la vie.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
...La poésie est l'alchimie des savants, la bougie des sages, le phare des philosophes, le pain des ermites, le sang des peuples, la voix des nations, la sœur des prophètes, la vie des poètes...
...La poésie est le solfège de la musique, les paroles du chant, la nourrice du théâtre, les couleurs de la peinture, les formes de la danse, la mère de tous les arts.Croyez-moi, je suis apprenti-poète!
La poésie doit entrer dans tous les foyers, comme le soleil, passer à la télé, être écoutée à la radio et lue dans les journaux, faire partie de la vie.La poésie doit être enseignée dans toutes les écoles, être lue dans les prisons, dans les hospices et les hôpitaux,la poésie doit être allaitée aux nourrissons! Elle doit être partout comme l'air que nous respirons.La poésie doit sortir dans la rue! Croyez-moi, je suis apprenti-poète!...
...La poésie...

Agadir, le 20/3/2010
 
Texte magnifique de Mostafa Houmir  publié avec son aimable autorisation.
Vous trouverez toute la prose de mon ami poète ici: http://www.jepoeme.com/profil/gadiri

mardi 20 décembre 2011

Amour en détresse

C'est toujours dans ces moments seconds
où l'être semble toucher le fond
que l'esprit libère ses plus beaux mots
comme des bulles d'air sous l'eau
qui se transforment en autant d'appels au secours
pour soulager un grand amour
et pour tenter de guérir les maux.
qui rongent l'être blessé
d'avoir trop aimé

La traversée du désert

Discret comme un hérisson
Sur une route désertique
Je traîne mon corps squelettique
En direction de l’horizon
Ligne magique
Parcourue par des visions
Qui me rendent euphorique
De retour d’une heureuse moisson
Un paysan au regard pathétique
S’éloigne derrière un buisson
Avalant les bornes kilométriques,
Je continue mon chemin sans passion
En Passant sous un portique,
Je découvre enfin derrière une maison
Un amas d’objets pléthoriques
Souvenir de mes dernières illusions

lundi 19 décembre 2011

Contre l'oubli

A peine quelques mois passés et déjà tout oublié
dois je crier dans les rues de ma cité
pour faire entendre la douleur des torturés
dois je taguer les murs des belles allées
pour que vos consciences ressentent un peu de pitié
vous devez être sourds pour ne pas réagir aux pleurs des prématurés
Aveugles pour ne pas voir les cadavres éclatés jonchés les rues désertées
Egoistes pour zapper les images du passé pensant ainsi les oublier
Faîtes un effort, essayez juste une fois d'avoir un peu de bonté
vous découvrirez une autre réalité
censurée par les médias qui font l'actualité
vous découvrirez une vie écorchée prisonnière des barbelés
mais si vous ouvrez les yeux même si aveugles vous vous croyez
vous tomberez nez à nez avec l'humanité
et même si vous pensez que vous le regretteriez
vous ne serez plus les mêmes. votre passé, vous l'aurez oublié

Pardon

Les mots sont partis pour ne plus revenir
Sur leur passage, ils ont fait du ménage
Ils n'étaient pas écrits pour punir
Ils ont fini par un méchant dérapage
Ils ne voulaient pas faire mentir
Juste passer un message

cassé

Tristes sont les soirées sans tes mots qui glissent comme une rivière de perles autour d'un cou généreux.
ces mots qui noués les uns aux autres apportent un peu de lumière à mes moments de tristesse
douces sont les nuits illuminées par ta voix sensuelle qui aujourd'hui ne résonne plus en moi.
Je n'ai pas le courage de t'interpeller, d'aller vers toi pour essayer de comprendre pourquoi la magie s'est envolée
Je souffre de ne pas savoir recoller les fragiles morceaux de notre belle amitié naissante.
J'ose espérer qu'il ne s'agit que d'un mauvais rêve vite oublié, vite enterré pour retrouver celle qui par sa simple présence a su m'apporter de la joie de vivre

Dans ma crèche, il n'y a pas de place

Dans ma crèche ,il n'y a pas de place

c'est pas qu'il y a trop de mums qui font des mômes
mais au niveau paye c'est la deiche
et à cause d'une mauvaise presse
personne se presse
pour bosser dans notre crèche
nos mères veulent bien la place
mais la garce de maire  reste de glace
et ne veut pas les avoir en face
dans ma crèche, il n'y a pas de place
et pourtant cette crèche c'est un palace

C'est pour ...

C'est pour avoir été adulte trop tôt
que j'ai envie de revivre une enfance en parenthèse
c'est pour avoir découvert trop jeune des mots qui font mal
que je crie ma colère
c'est parce que la vie est trop injuste pour beaucoup

 que j'ai fait le choix de me sacrifier

Si j'avais dix ans

Si j'avais 10 ans, je pense qu'en regardant l'actualité
je me serais posé plein de questions
Si j'avais 10 ans, j'aurai décroché le téléphone pour appeler le président
Je lui aurai demandé pourquoi pour aider les gens, on doit les tuer
Je lui aurai demandé pourquoi on donne aux riches du pognon
Je lui aurait demandé pourquoi les papas n'ont plus de boulot dans le même temps

Je ne sais pas s'il m'aurait répondu
Je ne sais même pas si j'aurais été entendu

Mais je n'ai pas 10 ans, j'ai l'âge de ceux qu'on met à la poubelle
j'ai l'âge de ceux qui doivent apporter des solutions
j'ai l'âge de ceux qui doivent agir et pas se prendre une gamelle
J'ai l'âge de ceux qui ne doivent pas plier sous l'émotion
pour que des enfants de 10 ans
ne se demandent pas pourquoi
- il faut massacrer des centaines de milliers d'enfants pour conjuguer la démocratie au pluriel
- il faut casser des usines pour devenir plus riche
- il faut brûler des bus pour dire qu'on n'est pas content
- il faut mentir alors que la vérité, c'est plus joli

dimanche 18 décembre 2011

Que les nuits sont belles

Que les nuits sont belles
quand les étoiles flottent dans le ciel
et que les regards tels des étincelles
se livrent à des duels

Que les nuits sont belles
quand le vol des hirondelles
accompagne les gazelles
qui peuplent le Sahel

Que les nuits sont belles
quand l'amour charnel
se détache du temporel
pour s'offrir à l'éternel

Que les nuits sont belles
quand le rêve devient réel
les murs des passerelles
et les barreaux des dentelles

Que les nuits sont belles
quand du mont Carmel
coulent des rivières de miel
vers des Terres Arc-en-ciel

Que les nuits sont belles
 même quand la vie cruelle
n'offre aucune belle
et qu'il ne reste  plus qu'à se mettre en selle
et fuir le monde virtuel

lundi 12 décembre 2011

La hallalitude

Viande vendue  dans mon supermarché.
Admirez le beau certificat de hallalité
je vous assure, c'est la vérité
De ma part aucune velléité
mais sincèrement, c'est à désespérer
et ne me parlez pas de mon boucher
qui aligne des dattes démarquées
ma confiance, je l'ai retirée
je ne sais plus à quel saint me vouer
ne serait il pas mieux de devenir berger
n'est ce pas un beau métier
que de voir de belles bêtes brouter
même si elles finiront par être mangées
bon je vais arrêter de délirer
et je vous laisse par vous même juger

Digne et fier

Cet homme n'est pas sans me rappeler
un autre que sur ma route, j'ai croisé,
le temps d'un unique cliché,
à jamais dans ma mémoire gravé
et que j'aime comme aujourd'hui afficher,
pour à mes amis montrer
qu'il existe encore une réalité 
que le progrès n'a pas encore violé. 

j'espère pouvoir un jour le retrouver
et engager la discussion autour d'un thé.
Je suis persuadé qu'il aura beaucoup à raconter
de son village trop rapidement traversé
et planté au milieu d'un décor enchanté.
Ce sera l'occasion de l'écouter,
parler de lui et de son passé,
avant de lui dire Adieu et de le quitter,
sans oublier de lui remettre la photo encadrée,
souvenir d'un certain été
(TH)



Dans 1 heure, je serai avec les manifestants

Dans 1h, je ne serai plus devant cet écran.
Dans 1h, je ne serai pas non plus assis tranquillement sur un banc
Dans 1h, je serai en avant
face aux crs bien en rang
en avance sur le temps
avec des manifestants
pour le grand évènement
attendu pas tous les militants

Manifestation sous la pluie

Il pleut, il pleut bergère,
rentrons les moutons
mais comme c'est jour de grève
tous ensemble crions crions
notre révolte et notre colère
Dans les rues nombreux soyons
et jamais , nous devons nous taire
aujourd'hui nous nous comptons
c'est notre devoir de le faire
mais demains encore, nous agirons
jusqu'à les mettre à terre
nous n'avons pas besoin de jurons
pour faire comprendre notre galère
D'arguments nous userons
pour qu'à notre combat, ils adhèrent
Sarko nous l'aurons
lui et son plan de misère
Allez citoyens osons, osons
portons très haut notre flamboyante bannière.
bougeons, secouons, dénonçons, informons
remuons ciel et terre
jamais nous abandonnerons
notre combat est planétaire

Détente musicale

Quel plaisir de se laisser
par la douce musique, bercer
alors que mes paupières sont toujours éveillées
malgré une nuit passé
devant mon écran à surfer
sur des textes oubliés
que j'ai voulu déterrer
pour les offrir à ma bien aimée
qui ne les a point regardés
ni daigné les garder
et que j'ai fini par déchirer
avant de les brûler
pour pouvoir ne plus en parler

Un verre, deux verres, trois verres bonjour la suite

un deux trois quatre vers
même si je vais à ma perte
ne me regarde pas de travers
ok, c'est bon j'arrête
je sais que j'écris à l'envers
et que t'en vois des pas vertes
mais ce n'est pas la misère
moi aussi je la verrai la crête
quand j'atteindrai la Terre.
Pour le moment, je suis loin de Sète
et encore en pleine mer
à compter à bâbord les chaussettes
et à tribord les visions éphémères
ça peut te sembler à toi bête
mais c'est mieux que de penser à ma mère
qui adore faire la fête
mais qui passe son temps à faire des prières.
en ce moment, elle doit cependant être inquiète
surtout qu'elle n'aime pas les cimetières.
Et en plus, elle n'est pas encore prête
Ben oui, pas plus tard qu'hier
c'était le voisin qui s'est pris pour une vedette
et qui s'est retrouvé en bière.
Et pourtant il avait appliqué la recette
mais il avait pris trop de verres
ça lui a monté à la tête
et il est tombé parterre
en réduisant la table en miettes
sous les yeux de mon père
qu était sous la couette
qu'il a utilisé comme une serpillère
et pourtant l'idée, elle était chouette
pur éliminer le contenu des verres
et les restes des assiettes
qui s'étaient étalés parterre
alors que que se taillaient les mauviettes
Mais moi je veux retrouver mes amis chers
avec qui je partageais les siestes
au fond de grottes terrestres
après avoir dégusté avec Juliette
des histoires de beaux "aime" et de précieux verres
accompagnés d'un plat sentant bon la ciboulette
souvenir d'un passé parti en poussière

lundi 5 décembre 2011

Rupture

Au bout d'une longue rupture,
il  finit par une triste aventure
prélude à une vie future
loin des vives brûlures
d'un passé tout en droiture.
il avait mis en veilleuse
ses postures orageuses
et ses idées prometteuses.
Il prit des décisions courageuses
et souvent très onéreuses.
Il avait gardé espoir
malgré ses déboires
mais sans trop y croire
et tous les soirs
il broyait du noir.
Elle en avait cure
d'aller droit au mur.
Elle se sentait sure.
C'était folie pure.
Elle l'avait livré en pâture
de manière totalement vicieuse
sous l'emprise d'idées contagieuses
qui sans être douteuses
n'avaient rien de savoureuses.
Elle n'était point malheureuse
et parlait à son miroir
quand elle se mettait à boire.
Rien à voir avec le désespoir
propre aux mouroirs.
Je vous le jure
elle était mature
une existence sans coupure
mais pour lui, trop dure.
La relation était mûre.
Elle n'avait rien de joyeuse,
elle était même ennuyeuse
et parfois bien trop tumultueuse
pour ne pas dire sulfureuse.
Ils attendaient la faucheuse
pour mettre fin à cette histoire
démarrée lors d'une foire
et à vite oublier au fond d'un tiroir
d'une vieille armoire
coincée au fond d'un couloir.